Les conversations informelles représentent un rituel social essentiel qui aide à établir des connexions avec la famille, les amis, les collègues et les gens tout juste rencontrés. Mais l’art d’entamer, de poursuivre et de terminer une conversation demande de la pratique.
Une raison pour laquelle il est difficile de converser pour beaucoup de gens, explique le psychologue américain Bernardo Carducci (1), est qu’ils ont une conception selon laquelle la conversation serait quelque chose qui se produirait spontanément tout simplement.
Alors que la capacité de converser peut sembler un talent inné, explique-t-il, il s’agit d’une compétence acquise.
La conversation a une structure et elle s’engage selon des règles, dit-il. Une fois que les gens connaissent la structure de base et les règles pour mener une conversation, établir un contact avec les autres peut devenir moins intimidant.
Selon son modèle, une conversation réussie peut être divisée en 5 étapes.
- Engager la conversation
L’étape 1 consiste à signaler son désir de converser. La façon la plus facile de commencer une conversation, dit-il, est de faire un commentaire simple sur l’environnement que vous partagez avec l’autre personne à ce moment. Il peut souvent s’agir de la météo («Fait-il assez chaud pour vous ? »). Dans une soirée, cela peut être un commentaire sur le buffet, l’ambiance…
Le but de cette entrée est de faire savoir aux autres que vous êtes prêt à faire la conversation et de vérifier s’ils sont disposés à vous parler, tout simplement. Il n’est donc pas nécessaire de faire preuve d’esprit ou d’être brillant. Un simple commentaire est tout ce qu’il faut.
- Se présenter
La deuxième étape consiste, dans plusieurs contextes, à mentionner quelque chose sur soi-même. Il peut s’agir, par exemple, de dire votre nom (peut-être, selon le contexte, qui vous accompagnez) et de fournir de l’information sur votre occupation. La présentation idéale aide à faire avancer la conversation. Elle fournit quelques perches que l’autre pourra saisir pour enchaîner.
- Explorer des sujets de conversation possibles
L’étape 3 consiste à lancer des sujets possibles et de soutenir l’autre lorsqu’il lance un sujet soit en posant une question ou en faisant un commentaire. À cette étape, les deux personnes recherchent des similarités et des points communs.
Encore une fois, le point le plus important n’est pas de briller. Les personnes qui ont de la difficulté à converser pensent souvent qu’elles doivent dire des choses critiques, drôles ou brillantes, commente Carducci. Incapables de le faire, elles ne disent rien.
Si l’autre ne répond pas à un sujet lancé, il ne faut pas le prendre comme un échec, dit-il. Deux ou trois tentatives peuvent être nécessaires avant de tomber sur un sujet qui déclenche une réponse.
- Élaborer en faisant des liens entre des sujets
À l’étape 4, il s’agit d’entretenir la conversation en faisant des liens entre les sujets. Par exemple : «Parlant de bonne bouffe, j’ai goûté récemment à une bonne cuisine des Caraïbes. As-tu déjà goûté ? »
Ce sont souvent les échanges à cette étape qui rendent le fait de converser si plaisant, commente le psychologue.
Il est important de ne pas trop parler et de ne pas accaparer la conversation. Ne passez pas trop de temps centré(e) sur vos sujets préférés. Les personnes ayant peu d’habiletés peuvent penser qu’elles sont sociables parce qu’elles parlent beaucoup, dit Carducci. Mais elles risquent alors de dominer la conversation, en parlant à quelqu’un en général, plutôt qu’à quelqu’un en particulier.
La clé pour être un bon conversationniste, dit Carducci, est simple : vous n’avez pas à être brillant mais gentil, c’est-à-dire montrer une volonté de converser et supporter les efforts des autres qui en font autant.
Les changements de comportements ne sont jamais faciles, souligne le psychologue. Si vous voulez être un bon conversationniste et que vous ne l’êtes pas, vous devrez faire les choses autrement. Mais à mesure que vous le faites de plus en plus dans votre vie quotidienne, cela deviendra une seconde nature et vous aurez le sentiment d’être naturel.
Source: Psychomedia, Psychomédia