4. Les personnes qui utilisent plus l’hémisphère gauche seraient plus sensibles.
49% de la population pense qu’une personne qui utilise davantage son hémisphère gauche serait plus analytique et logique, puisque la conscience serait dans cet hémisphère, les rendant donc plus rationnelle et moins sensible à l’hypnose.
Par contre, une personne utilisant plus son hémisphère droit serait plus créative et artistique, puisque l’inconscient serait dans cet hémisphère. Elle serait donc plus émotive et plus sensible à l’hypnose.Toute ressemblance avec la réalité est pure coïncidence.
Dans l’absolu, le cerveau ne fonctionne pas ainsi. Il est vrai que certaines régions ou lobes du cerveau sont spécialisés dans des tâches spécifiques, mais le cerveau n’utilise pas plus un hémisphère que l’autre. Les deux hémisphères sont utilisés pratiquement de façon équivalente. De plus, il n’existe pas d’inconscient dans l’hémisphère droit, et pas plus de conscient dans l’hémisphère gauche. Concernant l’hypnose, elle ne s’appuie pas sur ce type d’éléments.
La résonnance magnétique fonctionnelle permet aujourd’hui de détruire ce mythe.
Elle démontra que les deux hémisphères sont beaucoup plus identiques dans leurs fonctions que différents. Elle démontra également que les personnes plus émotionnelles (Si cela existe) ne sont pas plus sensibles à l’hypnose et que l’hypnose n’utilise pas (et n’a jamais utilisé) un état « inconscient » pour accéder à notre psyché.
Par ailleurs, il n’existe pas non plus un niveau spécifique de susceptibilité à l’hypnose.
Nous sommes tous égaux concernant la susceptibilité ou la résistance à l’hypnose. Tout dépend du moment et/ou de la situation.
Il n’existe pas non plus d’hypnoses « plus profondes » (ou ayant des niveaux de profondeur plus intenses que d’autres).
C’est un mythe qui est apparu suite à la création de la célèbre échelle de susceptibilité de Stanford par Hilgard y Weitzenhoffer en 1963.
Pendant de nombreuses décennies du XXe siècle, elle fut la référence de la sensibilité des personnes face à l’hypnose. Cette échelle ne tarda pas à être remise en cause et c’est en 1990 que les conclusions définitives concernant la susceptibilité furent publiées.
En 1990, Gfeller, Lynn, Pribble et Spanos précisèrent que cette susceptibilité dépendait plus d’autres facteurs, comme la médiation, plutôt que d’une classification des personnes basée sur des techniques et échelles.
La profondeur de l’hypnose a toujours été un mythe, surtout depuis que les neurosciences ont pu les processus cérébraux impliqués sous hypnose.
5. Une personne peut être hypnotisée et ne jamais revenir.
C’est sans soute le mythe le plus connu et redouté de la population.
46% des personnes sont au départ réticentes à l’hypnose en raison de cette peur irrationnelle qui serait de ne pas pouvoir sortir de cet état s’il devait se produire une sorte d’accident ou imprévu.
Cela correspond à la même catégorie de craintes sociales acquises tout au long de notre développement de sédentaire, comme pourrait l »être le fait d’être enterré vivant.
Il fût démontré par Sarbin et Coe en 1972, par Spanos et Barber en 1976, puis par Hilgard en 1991 et enfin Kirsch en 1993, qu’il était impossible que de telles situations puissent se produire. Bien au contraire, de nombreuses recherches démontrèrent que les personnes étaient plus vulnérables au moment de se défocaliser (et sortir de l’hypnose ou de toute autre forme de focalisation de l’attention). C’est notamment Lynn, Martin et Frauman en 1996 qui démontrèrent ce fait.
Cela revient à dire, que lorsqu’une personne concentre son attention sur un stimulus, soit de façon spontanée ou induite, les chances de maintenir cette attention, tout en gardant une certaine qualité d’abstraction sélective observable vont progressivement se dégrader, pour complètement disparaitre après un laps de temps relativement court.
C’est décevant de savoir que tout observateur occasionnel de vos charmes, ne pourra maintenir longtemps toute son attention sur vous, sauf si vous le stimulez d’une autre façon…
6. Sous hypnose, l’hypnothérapeute a le contrôle sur vous.
C’est de loin, le mythe le plus ancien qui créa énormément de déception à tous ceux qui pensaient que cela pouvait être possible. C’est un rêve ancestral d’adolescents qui pensaient l’utiliser avec leurs amants, ou d’adultes émotionnellement dépendants sur leurs partenaires mais aussi de voleurs maladroits à la recherche du vol parfait.
Ce mythe est tellement socialement répandu que les spectacles d’hypnose basent leur scénographie sur cette chimère. C’est un mythe qui a toujours fasciné et qui a été constamment entrenu par les différents moyens de communication créant une mythologie sociale de l’hypnose.
L’une des origines de ce mythe était les leçons de Charcot du mardi à l’École de la Salpêtrière en 1886. Charcot n’hypnotisait jamais directement ses patients. Il était entouré de personnes qui l’aidaient. Les hypnotisés étaient connus historiquement comme « les hystériques de la Salpêtrière » et étaient représentés essentiellement par des femmes de tout horizon. C’était un mélange hétérogène de criminelles, de mendiantes, d’épileptiques, d’hystériques et de personnes démentes que Charcot décrivait comme un «musée pathologique vivant » qui était utilisé lors de ses démonstrations.
Après la leçon du mardi, lorsque ces femmes retrouvaient l’hôpital, certains assistants, dont certains très connus, tentèrent de profiter de cette situation en abusant de ces patientes. En retour, ils reçurent souvent des déconvenues, souvent violentes… C’est la réalité de l’hypnose…
Concrètement, puisque l’hypnose ne produit pas «une perte» ou «une modification» de la conscience, le sujet à tout moment, a une capacité absolue de contrôle de ses actions et il ne pourra jamais effectuer une action dans son consentement. L’hypnose est une simple focalisation de l’attention.
De fait, c’est ce que rédigea la cour de « New Hampshire » concernant un psychiatre accusé d’abus sur une patiente au cours de séances d’hypnose. La cour a reconnu l’existence d’une telle relation, mais a rejeté que l’hypnose soit responsable de cette situation. La patiente par la suite, a reconnu l’intérêt personnel qu’elle portait à son médecin. Il fût condamné pour faute professionnelle.
La raison pour laquelle certaines personnes acceptent d’«obéir», ou d’effectuer des actions ridicules lors d’un spectacle d’hypnose s’appelle « l’expectative de l’endogroupe », c’est à dire, faire ce que les autres attendent de vous.
Ceux qui ont plus de confiance en soi, plus d’assertivité, sont des personnes écartées par l’hypnotiseur de spectacle. Cette sélection est faite par de simples tests de suggestion, comme par exemple le fait de demander au sujet de séparer ses doigts, ou de lui suggérer que ses mains se rapprochent comme des aimants.
Évidemment, les personnes qui ne réussissent pas… sont écartées du spectacle… et ne monteront pas sur scène…
Mais cela n’a rien à voir avec l’hypnose…