7. L’hypnose est utilisée uniquement dans les cas de troubles graves.
54% de la population pense que l’hypnose est une alternative principalement utilisée dans les cas de troubles significatifs, sévères, rebelles. C’est un concept ou une vision qui a été alimentée notamment par le milieu cinématographique. Un grand nombre de films de terreur, comme « l’Exorciste » ont développé et renforcé ce mythe faisant de l’hypnose un ingrédient significatif d’un bon film de suspens, ou d’horreur.
Depuis une trentaine d’années, Hollywood et l’hypnose ont su entretenir au travers des films, une très bonne amitié. Quand il s’agit de produire un film à grand budget, de suspens ou d’horreur, l’hypnose est un élément qui est généralement présent.
Et naturellement, la perception et les attentes d’une séance d’hypnose sont bien sûr conditionnées par ces films, contribuant à renforcer ce mythe collectif de « la dernière chance » que le psychiatre peut utiliser, quand tout le restant n’a pas fonctionné.
Ce qui est sur, c’est que l’hypnose moderne (l’hypnose clinique à partir de la 2ème moitié du XXe siècle) est d’orientation cognitive comportementale et peut donc parfaitement s’insérer et être un complément à d’autres thérapies.
Lazare en 1973 l’indiquait, mais également Kirsch, Montgomery et Sapirstein en 1995. Il est possible d’utiliser les mêmes techniques de modification du comportement (TMC) que d’autres psychothérapies de même orientation, et de les présenter dans un format idéo-sensorielle appelé « image mentale » afin d’d’insérer un apprentissage psychothérapeutique d’observation, basé sur le modèle » Bandura « .
Auparavant, sur la 1ère motié du XXème siècle, on utilisait des thérapies d’orientation psychanalytique telles que « l’Hypnose Ericksonienne », ou d’orientation humaniste comme « l’Hypnose Humaniste ». Aujourd’hui, même si ces modèles sont devenus obsolètes dans toutes les psychothérapies, ils peuvent être utilisés comme complément au modèle cognitivo-comportemental.
Par conséquent, l’hypnose moderne (clinique comportementale et cognitive) appelée hypnothérapie est tout aussi efficace et s’applique avec les mêmes attentes que toute psychothérapie de même orientation. La différence dans le choix d’une hypnothérapie par rapport à d’autres psychothérapies réside dans un apprentissage plus rapide.
Concrètement, Capafons en 1993 et Amigo en 1995 précisaient : Un apprentissage plus rapide, qui peut s’avérait deux fois plus rapide que d’autres modèles à partir du moment où l’on utilise le modèle d’exposition des TMC, afin d’obtenir des réponses de modification du comportement, avec extinction complète.
8. Dans certaines situations, l’hypnose peut faire des miracles.
28% de la population continue de penser que l’hypnose utilise des techniques qui ne sont pas encore complètement expliquées scientifiquement, et qui parfois permettent des guérisons « miraculeuses ».
C’est sans doute le plus beau mythe de l’hypnose et le plus romantique. Malheureusement, pour les hypnothérapeutes, ce n’est qu’une chimère. Ce mythe est notamment entretenu par des articles, des reportages télévisuels très orientés… et d’autres réponses idéo-moteur et intéroceptives spectaculaires, qui projette que tout pourrait être possible lorsque le professionnel ne peut prétendre à une résolution.
Les anciennes et confuses définitions de Braid en 1843, de Charcot en 1886 et de Mesmer en 1776 ont alimenté ce mythe. On a commencé à définir de façon précise, les limites de l’hypnose vers 1980 avec Smith, qui furent complétées par Kirsch, Rhue et Lynn en 1993, précisées par Montgomery en 2002, puis par Patterson et Jensen 2003.
Aujourd’hui, la base de données de PsycINFO référence environ 30.000 articles sur les recherches en hypnose. Cela indique que le niveau de connaissances et de recherche actuelle sur l’hypnose est considérable et que toutes les limites ont déjà été explorées, y compris les plus inédites, comme les études sur le système immunitaire, dont les résultats ont été clairement démontré par Marucha, Atkinson et Glaser en 2001, puis par Bakke, Purtzer et Newton en 2002 et enfin Kiecolt-Glaser, ou bien Wood en 2003.
9. L’hypnose peut aggraver le tableau psychotique et de schizophrénie.
Pour finir ce dossier, nous avons gardé pour la fin ce mythe, souvent délicat pour les hypnothérapeutes et les clients. La réponse ne fût pas entièrement empirique jusqu’à la fin du XXe siècle, malgré les premières recherches de Breukink en 1920 sur des psychotiques traités par l’hypnose.
Il existe énormément documentation sur ce sujet. On peut citer Alamedo, proche de Carlos et José María Manzano. Mais aussi des chapitres de livre comme « Les techniques d’hypnothérapie sur les patients psychotiques », mais également de nombreuses études confirmées par tomographie par émission de positons (TEP) qui indiquent l’existence de changements dans le cortex cingulaire antérieur, le thalamus et le tronc cérébral pontomésencéphalique associée à des procédures d’hypnose pour ce type de traitement.
D’autres auteurs comme Rainville, Hofbauer, Bushnell, Duncan et Price en 2002 ont également publié des documents importants. Et nous sommes heureux de souligner également le travail inestimable du Dr Adolfo Garcia de Sola, responsable de l’Association Espagnole d’Hypnose, dont la collecte et les études dans ce secteur spécifique ont permis de faire progresser ce sujet.
Par conséquent, sur la base du matériel empirique accumulé, aujourd’hui, on peut dire sans crainte d’erreur, que l’hypnose, non seulement ne nuit pas dans le traitement de cette pathologie, et qui plus est, dans de nombreux cas s’avère résolutoire, y compris, comme il en ressort de ces différentes recherches, qu’elle pourrait arriver à influencer les vulnérabilités congénitales des patients.